Ce jeudi 6 février, les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) se mobilisent pour les 20 ans de la loi “handicap” de 2005. L’occasion de rappeler les insuffisances dans la rémunération et la reconnaissance de ces professionnels, essentiels à l’école inclusive.

Le 16 janvier dernier, une première journée de mobilisation avait déjà eu lieu à l’initiative des syndicats, dénonçant la précarité des AESH, leurs conditions de travail difficiles et l’absence de statut protecteur dans la fonction publique. En effet, ceux-ci sont souvent à temps partiel imposé (pour 98% d’entre eux) et perçoivent des salaires en deçà du seuil de pauvreté, soit 850€ net/mois, malgré un rôle clé dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Ils dépendent également de CDD pour 80% d’entre eux.

La loi du 11 février 2005 ou loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées fait entrer une définition précise du handicap dans la loi. Elle fixe des obligations dans l’accessibilité et l’emploi des personnes handicapées et fait de l’inclusion scolaire une priorité ; elle renforce le rôle des Auxiliaires de vie scolaire (AVS) devenus AESH en 2014. Pourtant, près de vingt ans plus tard, l’inclusion scolaire reste largement entravée par le manque de moyens et de personnels formés, trop peu intégrés à la communauté éducative.

Un rapport de 2022 de la Défenseure des droits dénonçait la précarité de leurs contrats mais aussi le détournement de leurs missions par les directeurs d’établissements et le manque de personnels. Après la présentation d’un budget qui aurait été fatal pour l’état de l'École en novembre, le gouvernement est finalement revenu sur la suppression de postes dans l’éducation nationale, avec l’annonce de la création de 2 000 postes d’AESH. Mais est-ce bien suffisant ? Selon le syndicat FSU-SNUipp, il faudrait agir pour une augmentation drastique des rémunérations sur l’ensemble de la carrière et une reconnaissance des AESH dans la fonction publique, avec la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B, entre autres. 

Le rassemblement, à l’appel des organisations syndicales SNES-FSU, FSU-SNUipp 54, CGT, et SUD, aura lieu place Charles III à partir de midi. Les syndicats organiseront une exposition sur l’école inclusive et le métier d’AESH, une conférence de presse et des échanges avec des parents, des enseignants et des élèves.