Législatives : les candidats du Grand Nancy
Qui sont les candidats aux législatives anticipées dans les circonscriptions du Grand Nancy ?
Dans le Grand Nancy, trois circonscriptions électorales (et donc trois sièges de députés) sont concernées par les élections législatives à venir les 30 juin et 7 juillet. Dont une « swing-circonscription », où le deuxième tour des élections législatives de 2022 s’est joué à une centaine de voix. Brève présentation des candidats, retour sur les tendances au sein de ces circonscriptions et bilan des députés sortants.
1e circonscription
Dans le Grand Nancy, la 1e circonscription de Meurthe-et-Moselle correspond à Nancy (moins le canton Nancy-1, soit l’ouest de la ville) et aux cantons de Saint-Max, Malzéville et Seichamps.
En 2017, les Nancéiens avaient élu Carole Grandjean (En Marche) face à l’actuelle présidente du conseil départemental, alors députée sortante, Chaynesse Khirouni (Parti socialiste). En 2022, Carole Grandjean a été réélue face à Nordine Jouira (La France Insoumise). Elle a été remplacée par Philippe Guillemard durant son mandat de ministre, et devait lui laisser sa place à la suite de son départ pour le groupe Etam en mars 2024.
Celui-ci s’est d’ailleurs déclaré candidat avant ses adversaires. Face à lui, l’opposition la plus importante viendra de la gauche ; avec l’alliance entre la France Insoumise et le PS, qui tient la mairie avec Mathieu Klein, Nordine Jouira ne se représentera pas, après son échec en 2022 sur une liste d’union de gauche. C’est Estelle Mercier, adjointe de Mathieu Klein aux ressources financières, qui est investie par le Parti socialiste. Du côté des Républicains, si le maire de Saint-Max Eric Pensalfini avait évoqué une nouvelle tentative, c’est finalement Aurélien Arnould qui lui a été préféré. Enfin, le Rassemblement national sera représenté à nouveau par Patricia Melet.
Le bilan de Philippe Guillemard est très contrasté. Souvent présent dans l’hémicycle et en commission des affaires étrangères, il se fait pourtant peu remarquer : en 18 mois d’activité, il n’aura écrit aucune proposition de loi et n’est intervenu que 15 fois dans l’hémicycle (pour une moyenne de 126 interventions pour le groupe Renaissance). Sa seule contribution notable est un rapport sur les mobilités entre la France et le Luxembourg. Avec la député écologiste Sabrina Sebaihi, il a notamment défendu la notion de « crime d’Etat » à propos du massacre d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961, contre l’avis de l’Elysée. Il a aussi voté contre la création d’une taxe temporaire sur les « super-dividendes », pour la loi immigration et pour la réforme des retraites. En février 2023, il a notamment déclaré dans l’hémicycle que les Français soutenaient la réforme, qu’ils voyaient comme « raisonnable, viable et juste », alors que 72% des Français y étaient opposés.
2e circonscription
La 2e circonscription de Meurthe-et-Moselle correspond à l’actuel canton de Nancy-1 (Poincaré-Foch, Beauregard, Boufflers-Boudonville, et une partie du centre-ville), ainsi qu’aux communes de Jarville, Laxou, Ludres, Houdemont, Heillecourt, Vandoeuvre et Villers.
C’est le maire de Laxou, Laurent Garcia (Modem), qui a été très largement élu en 2017 face à Valérie Debord (Les Républicains). Après cinq ans de députation, Laurent Garcia retrouve la mairie de Laxou en 2022 et cède sa place à Emmanuel Lacresse, ancien directeur de cabinet adjoint d’Emmanuel Macron au ministère de l’Economie. Le Nouveau front populaire présentera face à lui le maire de Vandoeuvre, Stéphane Hablot (Parti socialiste), qui avait manqué la victoire d’une centaine de voix en 2022. Le Rassemblement national présentera Geneviève Maillot, épouse d’Olivier Maillot, candidat RN il y a deux ans.
A l’Assemblée, Emmanuel Lacresse est actif, avec 151 présences en commission des finances, (plus de la moyenne de son groupe), et quelques 81 amendements proposés. S’il avait promis « une médecine de ville dans chaque commune » dans sa profession de foi en 2022, il a voté contre l’amendement transpartisan visant à flécher l’installation des médecins vers les territoires où l’offre de soins est insuffisante, dénonçant le risque de rendre les métiers de la santé « moins attractifs ». Il s’était également prononcé contre la hausse du coût de l’électricité et du chauffage, mais a voté contre la proposition de loi visant à étendre les tarifs réglementés aux TPE. Finalement promulguée, il s’était ravisé et avait fait de cette loi un « acquis du groupe Renaissance », pourtant portée par la gauche.
4e circonscription
Dans le Grand Nancy, seule la commune de Tomblaine fait partie de la 4e circonscription de Meurthe-et-Moselle, qui comprend le sud-est du département. Thibault Bazin (LR), élu depuis 2017, entend bien se présenter à nouveau. Il aura face à lui les mêmes adversaires qu’en 2022, avec d’abord l’élue de Lunéville Barbara Bertozzi-Bievelot (EELV), réinvestie par le Nouveau front populaire. En 2022, elle avait échoué à atteindre le second tour, avec la percée de l’ancienne eurodéputée Dominique Bilde (RN), également réinvestie. Le parti de la majorité n’a investi aucun candidat, soutenant à la place Thibault Bazin ; son candidat n’était arrivé que quatrième aux dernières législatives.
Avec 1108 interventions en commission (contre 162 en moyenne pour son groupe), 3545 amendements proposés (contre 498 en moeynne) et 118 questions au gouvernement (contre 60 en moyenne), Thibault Bazin est de loin le député le plus actif de l’Assemblée nationale. Ses principaux dossiers sont l’aide active à mourir et la réforme des retraites, en tant que rapporteur de la commission des affaires sociales sur le PFLSS. Il a également voté contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution, allant contre son groupe. Avec cinq autres députés Les Républicains, il s’était fait remarquer pour avoir exigé la dissolution du syndicat Sud Education 93, dans une tentative d’intimidation finalement déboutée par le tribunal judiciaire de Bobigny.